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Le jour où j'ai compris pourquoi je chante

J’en ai souvent parlé en entrevue ou pendant les quelques conférences que j’ai données.

Quand j’étais jeune, je rêvais de faire de la musique pour être reconnu. Pour la popularité. Pour vivre la vie de rockstar, quoi.


À l’époque, j’étais pas exactement le gars le plus émotif de la terre. Je me souviens même pas d’avoir déjà pleuré devant un film.

Mais pendant la pandémie, j’ai vu mon métier d’un autre œil.


J’ai sorti mon EP en pleine tempête sanitaire. Quelques singles tournaient à la radio, et je faisais des Facebook Lives presque religieux pour divertir le monde à ma façon.

J’ai aussi eu la chance de chanter dans les hôtels Jaro à Québec. Vous vous souvenez? Ces spectacles intérieurs où les gens écoutaient la musique... depuis leur balcon, en respectant la fameuse distanciation.


C’est là que quelque chose a changé en moi.

Je faisais souvent les premières parties des gros bands du soir, donc l’ambiance était relax. Les gens soupaient pendant que je chantais, en amoureux ou entre amis (mais chuuut, pas supposé être mélangés haha).


Je prenais le temps de leur parler. De leur demander leurs demandes spéciales par Facebook, que je jouais dans mon deuxième set.

Même si on était loin physiquement, je sentais une vraie connexion.

J’étais habitué aux bars où il faut se battre contre le bruit pour avoir l’attention du public... Là, ils m’écoutaient vraiment.


J’ai appris à introduire certaines chansons plus soft en expliquant pourquoi elles me faisaient vibrer. Notamment Because of Yours, mon premier single.

Une chanson qui parle de comment mes enfants et mon public m’ont donné la force de continuer malgré les obstacles.


Et ce qui devait arriver arriva : à force d’ouvrir mon cœur, les gens ont commencé à m’ouvrir le leur. Après les spectacles, je recevais des messages. Pas juste des demandes spéciales... des témoignages poignants.


Je pense entre autres à cet homme qui m’a écrit pour me dire que c’était la plus belle soirée de sa vie.Il avait passé la soirée avec son père, en phase terminale d'un cancer. Une sortie unique, entre deux confinements. Leur dernier vrai moment ensemble.

Quand j'ai lu son message, j'ai pleuré. Peut-être que c’était la fatigue, la peur pour ma propre santé, ou juste toute l’émotion accumulée. Mais à ce moment-là, j'ai compris que faire de la musique, c'était pas juste faire lever des verres et danser les foules.


C’était aussi offrir des souvenirs impérissables. Des moments que les gens allaient chérir toute leur vie.


À partir de là, ma vision de la musique a changé radicalement.


Je parlais souvent avec mon psy de mes inquiétudes :

– Qu’est-ce que je vais faire quand ma dystrophie musculaire m’empêchera de chanter?

– Comment je vais continuer à nourrir ma famille?


Je voyais la fin de ma carrière comme... la fin de tout.


Mais ces spectacles m'ont apporté une réponse :Je fais de la musique pour créer du bien autour de moi. Pour toucher, pour faire vibrer, pour apaiser.


Pas pour la gloire.

Pas pour l’argent.


Juste pour faire du bien.


Aujourd'hui, je sais que peu importe ce que l'avenir me réserve, cette mission-là, je pourrai toujours la porter, d'une façon ou d'une autre.


Mais comme on entend souvent à la fin des films: ça... c’est une tout autre histoire. 😉


Et pour vous prouver à quel point ça m'a changé... aujourd'hui, même le speech ultra-émotionel que la fille fait dans le film Clifford le Gros Chien (que j'écoute avec ma plus jeune, Kylie) réussit à me faire verser une ou deux larmes… en cachette, évidemment. 😅

 
 
 

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